Archives de l’auteur : Brice Guillaume
Le ministère
Le mur
Gara din Cluj
Meteora
Brouillard Hurlant, chavirant des rituels frôlant le vent,
Saison damnée célébrée sur des sommets décapités.
Plage du Nord

face au canal
Bumcello + Magic Malik / Nuits Carrées

Concert Bumcello feat. Magic Malik
Traces
Au milieu, des traces.
Des couleurs vives s’évadent d’un trou gigantesque, bercées par un air saturé et concave.
On distingue la couleur du jasmin, on distingue la couleur du froid, on distingue des formes, et puis des traces. Toujours des traces.
Ma tête chancelante et étourdie par la chaleur se jette au fond du trou béant, refusant de livrer son corps, elle plonge seule dans l’amas de poussières
flamboyantes et
phosphorescentes qui s’élève dans le courant d’air provoqué.
Un court moment de répit s’écrit au rythme de la solitude d’une vie vomi par son propre fantasme. Un instantané qui ne finit pas de développer sa propre chimie, inconscient des dangers du contact de l’air.
A L’intérieur du trou, une cataracte qui patientait la depuis très longtemps, peint sur nos âmes des croix pour nous marquer. Et nous restons immobiles et incompris des étoiles. Elles qui n’osent plus caresser nos peaux trop mal lavés et nos photographies trop mal digérées.
Par dépit et incompréhension, une incision profonde est décidée par mes autorités fantomatiques restées la tout prêt de moi, la tête collé contre un mur.
La nouvelle ouverture fait sortir un liquide bleuâtre de ma peau. Sous la chair les organes sont obèses. Pleins, comme prêt à éclater. L’odeur de jasmin se fait forte au point de faire défaillir tous les animaux qui nous entoure. Le silence olfactif né de la confusion, provoque un malaise. Le vide se jette dés lors à travers le trou resté béant, au coté de l’air concave saturé de rouge. Je me sens aspiré dans les ruines, Je me laisse aller, et tombe à la renverse seule. Comme mort, ou inexistant, Je vais encore laisser des traces.
Sous la chair le liquide bleu chargé de jasmin se vide et le temps de me relever, il se dessine peu à peu un chemin à travers des collines, des montagnes, des villes, des visages.
La pluie et la beauté s’abattent sur cette image de cœur envisagé. Le parfum s’évapore en même temps que la pluie réveille mon corps revenu du silence.
Il y a des collines pour distinguer la ligne d’horizon du reste du temps. Il y’a des battements de cœur pour ne pas confondre ses pas avec son propre souffle.
Sous les claquements de la pluie, et avec mes jambes fatigués par les chutes répétées, je vole au milieu de nuées d’abeilles et de nuages en coton.
Du haut de ma chair j’observe les yeux dans le coton, les dégâts et les débris qui jonchent le sol du ciel, il y’ en des grands et des petits morceaux, ici et la des corps sans têtes flottent également dans l’air. Ils ne bougent pas, je ne les reconnais pas tous,et suis obligé de les toucher pour les identifier. Je palpe mon propre corps aussi régulièrement par peur de me confondre avec un autre.
Le coton chargé d’eau par la pluie, devient finalement trop lourd, et provoque une nouvelle chute.
Je ferme les yeux et atterri dans un champ de tournesol affamé de soleil, mon corps et moi, fatigués nous installons confortablement au milieu des grandes fleurs jaunes en attendant l’accalmie qui fera revenir le soleil et sécher les illusions.